LA FRICHE DE L’ESCALETTE

Parc d’architecture légère ou « La philosophie du cabanon »

Après l’ouverture inaugurale du site au public en été 2016 et la présentation de la première exposition « Prototype Habitat Tropical du Cameroun » de Jean Prouvé, suivie l’été 2017 par l’exposition « Utopie plastique », la Friche de l’Escalette présente pour la saison 2019 « L’été dans la forêt” de François Stahly.

Quelques sculptures sont également présentées à chaque saison sur le site – Marjolaine Dégremont et Vincent Scali en 2016; Max Bill en 2017; Parvine Curie, Stahly, Lardeur, Haber et Coulentianos cette année – constituant l’embryon d’un véritable parcours de sculptures amené à s’étoffer d’année en année.

C’est donc lentement mais sûrement que le parc de sculpture et d’architecture légère de la Friche de l’Escalette s’inscrit dans le paysage culturel estival marseillais, permettant à un large public la découverte d’un patrimoine industriel remarquable conjuguée avec la visite d’une exposition d’architectures légères et de sculptures.

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris. © Gérard DETAILLE ( photo aérienne)

LES AMBITIONS DU PROJET DE RÉAMÉNAGEMENT DE LA FRICHE DE L’ESCALETTE EN ESPACE CULTUREL

Ce projet ayant pour cadre un site très protégé et grevé de lourdes contraintes, partie intégrante du Parc National des Calanques de Marseille, est une initiative privée, qui bien qu’ambitieuse se veut à la fois résolument modeste et simple, afin de conserver à la friche sa dimension poétique et de cultiver cet esprit « de philosophie du cabanon » si cher à Jean Prouvé et à ses compagnons de route, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Le Corbusier… comme aux Marseillais. La pleine réalisation de ce projet, dont un public averti pourra suivre l’évolution à chaque saison estivale demandera de longues années.

PRÉSERVER CE PATRIMOINE ARCHITECTURAL INDUSTRIEL, REMARQUABLE À PLUSIEURS TITRES.

Ce site se distingue par sa spécificité topographique, son architecture, son ancienneté, son état de conservation et sa localisation au Sud de la France, traditionnellement moins industrialisé que le Nord et l’Est. La friche de l’usine à plomb de l’Escalette constitue un double témoignage encore lisible, d’une part de ce type d’industrie métallurgique, et d’autre part de l’intense activité industrielle qui colonisa le littoral Sud de Marseille au XIXe siècle, entre la Madrague de Montredon et Callelongue.

Les bâtisseurs – anonymes à ce jour – de cette usine, ont tiré un parti remarquable de la topographie des lieux pour y adapter les différentes phases de l’activité, il en résulte des aménagements uniques conçus sur mesure. Ces bâtiments sont parfaitement adaptés au relief, et, aujourd’hui, dépourvus de toitures et à l’état de ruine, s’intègrent d’autant mieux au paysage rocailleux. Ces colonnades, bassins et murs cyclopéens, ces édifices percés d’arcades et d’oculus évoquant l’architecture néoclassique de Ledoux (Salines d’Arc et Senans), ces fours, tunnels et cheminées rampantes, bâtis en pierre et brique, constituent un ensemble architectural d’une grande qualité et d’une ampleur impressionnante.

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

 

Cette usine fonctionna entre 1851 et 1925 et s’agrandit par phases en conservant le bâti existant. Très rares sont les sites industriels fondés au milieu du XIXe siècle qui n’ont pas été totalement transformés à plusieurs reprises. Malgré l’état de ruine des installations, le processus de fonctionnement de l’usine est tout à fait compréhensible, même pour un public néophyte.

PRÉSERVER LA VÉGÉTATION TRÈS SPÉCIFIQUE PROSPÉRANT SUR LES RUINES.

Suivant une véritable procédure archéologique, les ruines seront intégralement conservées, consolidées et pérennisées en l’état. La réhabilitation et l’aménagement d’un tel site se doivent d’être d’une humilité exemplaire, proscrivant toute intervention brutale. Le sentiment que l’on éprouve à se promener dans ces ruines romantiques et mystérieuses devant absolument être préservé. À cette fin, malgré les contraintes que cela impose, et à l’encontre de tout usage en matière de maçonnerie et d’architecture, la végétation colonisant les murailles sera conservée au maximum, du moins les sujets remarquables.

Le fascinant processus de colonisation du bâti par la végétation pourra donc être observé, comme sur certains temples d’Angkor Vat.
La pose de renforts et agrafes métalliques, réalisée dans les règles de l’art, viendra conforter les ouvrages fragilisés par la poussée des racines.

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

PRÉSENTER DES EXPOSITIONS D’ARCHITECTURE LÉGÈRE ET « NOMADE ».

Une exposition annuelle ouverte au public, gratuitement mais aux conditions d’accès réglementées pour des questions de sécurité, est présentée chaque année en juillet – août.

Outre l’exposition de structures légères de Jean Prouvé et autres pionniers de la modernité, il est également projeté d’organiser un concours international sur le thème revisité du fameux “cabanon”, habitat populaire de loisir particulièrement cher au cœur des Marseillais, dont la poésie spontanée des cabanes de pêcheur des origines, est mise à mal par la standardisation de masse des matériaux de construction.

Il pourra s’agir d’œuvres d’architectes et / ou de designers, mais également d’artistes, répondant aux mêmes critères de créativité, de légèreté, de nomadisme, d’écologie…

Des résidences d’artistes et des ateliers de création et/ou restauration, en menuiserie – ébénisterie et métallerie, permettront aux créateurs de réaliser des œuvres sur place, spécialement conçues en fonction du site.

Un atelier de restauration des œuvres historiques destinées à être exposées, fonctionne sur le site depuis 2011.

 

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

METTRE EN SITUATION
DE LA SCULPTURE MODERNE ET CONTEMPORAINE.

Des sculptures et installations, sélectionnées pour leur sensibilité relationnelle avec l’architecture, la nature ou le site, sont mises en situation chaque été sur la friche. À terme c’est un véritable parcours de sculpture permanent qui habitera la friche.

 

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Mettre en situation de la sculpture moderne et contemporaine.

Des sculptures et installations, sélectionnées pour leur sensibilité relationnelle avec l’architecture, la nature ou le site, seront mises en situation sur le parcours de la friche.

 

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

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