De Samena à Callelongue, de nombreux affleurements de scories, réutilisées en remblais, sont visibles sur les côtés de la route, ainsi que sur la route menant des Goudes à la Baie des Singes, témoins de cette intense activité industrielle (cf. Louis Simonin, 1875, Notice sur les usines à plomb dans les Bouches-du- Rhône).
Aménagé en plusieurs phases successives, le Port n’est pas un complément de l’usine, il en constitue un maillon indispensable.
La raison première de l’implantation d’usines le long du littoral Sud de Marseille est due à la présence d’abris naturels permettant l’approvisionnement par mer, à coût réduit, des quantités considérables de matières premières que nécessite ce type d’activité, ainsi que l’enlèvement des produits finis.
Cependant, le faible tirant d’eau et l’étroitesse de ces calanques ne permettaient pas l’accès aux navires de gros tonnage, qui devaient ainsi décharger leur cargaison au port de Marseille, celle-ci étant ensuite transbordée sur de petits caboteurs.
Le port des Goudes, beaucoup plus accessible, était équipé d’un poste de douane par lequel transitait – pour le paiement des taxes – la production de l’Escalette et des autres usines du secteur.
L’on peut imaginer le flux continu d’acheminement du minerai par la Voie Nord, entre les quais de déchargement de ce port minuscule et les vastes bassins de stockage en partie haute de l’usine. La rapidité de ces manipulations était fondamentale afin d’éviter tout ralentissement de la production.
Les rares photographies d’époque témoignent des équipements et de la mécanisation des modes d’acheminement : rampes d’accès, tunnels, grues et palans, wagonnets circulant sur un réseau de rails, téléphérique à godets. Le tout tracté par la force animale tout d’abord, puis par la machine à vapeur.