Jean Prouvé & Atelier LWD
Habitat Tropical du Cameroun

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Exposition
01 juillet 2016
30 septembre 2016

« Ce prototype témoigne de la qualité plastique des parois standard en aluminium, tant par la géométrie répétitive de leurs ondes, que pour la lumière filtrée qu’elles procurent à l’intérieur de l’habitat. »

Joseph Abram i « Jean Prouvé, la poétique de l’objet technique », Ed. Vitra, Weil am Rhein – 2004 pp. 222-223.

JEAN PROUVÉ & ATELIER LWD, HABITAT TROPICAL PROTOTYPE, 1958-1964

Prototype à charpente métallique
pour habitat et école en zone tropicale, programme de scolarisation Sofra, Cameroun.

H. 5 m L. 22,15 m P. 12,80 m.

Cet unique prototype à charpente métallique fut réalisé par les Constructions Jean Prouvé et par la société Travaux d’Afrique.
Il est le fruit de la collaboration entre Jean Prouvé, ingénieur conseil, et l’Atelier d’architecture LWD (Lagneau, Weill & Dimitrijevic) et concrétise les recherches prospectives d’un système d’habitat industrialisé pour les pays tropicaux et en particulier pour l’Afrique Noire.

À la différence des Maisons Tropicales de Jean Prouvé (1949-1950), le procédé étudié ici ne visait pas l’industrialisation complète de la construction, mais la production en série d’éléments standards.

Un bac de toiture fabriqué au Cameroun par l’usine Alucam d’Édéa, filiale de Péchiney-Aluminium Français, une onde de façade en tôle d’aluminium, et un poteau porteur en tôle d’acier pliée supportant une charpente métallique, ces derniers éléments fabriqués en France, associés à une chape et des murs en ciment réalisés par la main-d’œuvre locale.

La recherche d’économies par la mise en valeur des ressources naturelles du Cameroun a orienté les architectes vers l’utilisation massive du bois sur le modèle de série, en remplacement de la charpente en acier de Jean Prouvé beaucoup trop onéreuse.

Il s’agissait de créer les conditions d’une synthèse des techniques artisanales et modernes.

La structure en acier

Sur les six hauts et minces poteaux porteurs, plus courts et de section plus forte sur le modèle de série, placés en périphérie, vient se boulonner une légère, mais rigide et robuste charpente métallique composée de fermes à treillis supportant les pannes sur lesquelles les bacs de toiture en aluminium sont posés et fixés par des crochets.

Poteaux, fermes et pannes sont en tôle d’acier pliée, technique de prédilection de Jean Prouvé. L’ensemble laqué bleu marine identique à la teinte de l’un des bâtiments de l’école de Villejuif de Jean Prouvé, dit par la suite Structure Nomade.

In-situ les six poteaux porteurs étaient boulonnés sur des massifs en béton disposés autour de la chape en béton délimitant la surface intérieure de l’habitation. Ces fondations en béton ont été remplacées par une structure métallique démontable en poutrelles HEB reposant sur des plots métalliques, simplement posés sur le sol et boulonnés à la structure. Le tout recouvert d’un parquet en bois tropical.

Ce bâtiment est donc dépourvu de fondations mais parfaitement stable et à même de résister aux intempéries et phénomènes naturels les plus violents grâce à la rigidité et au poids élevé de sa base métallique monobloc.

Le toit parapluie parasol

Le parti adopté propose une toiture, en bac aluminium, généreusement dimensionnée, constituant le parapluie parasol dont la structure et la stabilité sont indépendantes de la cellule d’habitation qu’elle abrite. Le large débord de la toiture met à l’ombre du soleil et à l’abri de la pluie les volumes construits.

La protection thermique est assurée par la ventilation permanente de l’espace libre entre le parapluie parasol et le faux plafond d’une part, et la ventilation transversale apportée par les ondes perforées d’autre part.

Les ondes de façade en aluminium

Les façades avant et arrière sont identiques. Une façade est divisée en deux modules également identiques comprenant chacun un panneau coulissant sur tringle tubulaire faisant office de porte encadrée par deux panneaux fixes.

Un panneau se compose de deux montants latéraux en bois laqués bleu ciel, munis de rainures dans lesquelles viennent se loger les extrémités de huit grandes ondes horizontales en tôle d’aluminium nervurée, assemblées entre elles par rivetage (réduit à sept ondes venant s’insérer les unes dans les autres sur le modèle de série).

Ces ondes, conçues spécialement par Jean Prouvé, sont perforées en partie inférieure pour assurer l’éclairage diffus et la ventilation.
Deux panneaux verticaux laqués bleu ciel, à lattes de bois et lames de verre orientables en partie supérieure encadrent chacun des deux modules.

Ce principe modulaire permettant de diviser la structure en deux est repris dans la production en série qui comprend des bâtiments à simple ou à doubles modules.

À la restauration, les murs latéraux et les quelques pans de murs des façades avant et arrière en parpaings

du montage d’origine in situ ont été remplacés par un bardage en larges planches de bois tropical.

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