PAVILLON 6×9 (1944/45)
Hauteur au faîtage 2,90 m.
Encombrement au sol 6 x 9 m.
« Il faut construire des maisons en série comme des automobiles… »
Jean Prouvé
Une brève explication s’impose pour comprendre en quoi ces modestes constructions et leur créateur jouent un rôle important dans l’histoire de l’architecture moderne et contemporaine. Les architectes de la modernité comme Le Corbusier (1887-1965) où Mallet-Stevens (1886-1945), utilisent le béton armé – coulé sur place – invention vulgarisée au début du XXe siécle par Gustave Perret (1876-1952).
Dès les années trente Jean Prouvé (1901-1984) et quelques autres comme Buckminster Fuller (1895-1983) aux USA, empruntent une voie différente : la préfabrication d’éléments standardisés en usine et l’assemblage “à sec” sur place dans un court délai.
Depuis quelques décennies le tout béton est de plus en plus délaissé – tout d’abord dans les bâtiments prestigieux puis de nos jours de plus en plus dans les bàtiments usuels – au profit de la solution de Jean Prouvé, comme en témoigne dès 1971 l’avant-gardiste Centre Georges Pompidou, construit par Renzo Piano et Richard Rogers, désignés sur concours international dont Jean Prouvé était le président d’honneur du jury. Aujourd’hui, les bâtiments prestigieux de Jean Nouvel, Frank Gehry… et autres grands noms de l’architecture contemporaine, sont pour la plupart préfabriqués en usine puis assemblés in situ tel un grand “Méccano ”
Le Pavillon 6×9 est un type de ” baraquement ” d’urgence commandé aux Ateliers Jean Prouvé à la Libération par le ministère de la reconstruction afin de reloger les habitants de Lorraine sinistrés par les bombardements.
Réalisé à sept cents unités, en plusieurs formats, dont une trentaine d’exemplaires a survécu, soigneusement restaurés et collectionnés dans le monde avec ferveur.
Cette maisonnette incarne parfaitement le concept de construction en série – expérimenté dès les années trente – réalisation en atelier, livraison en kit et assemblage sur place en quelques jours, cher à Jean Prouvé.
L’on retrouve le portique axial et autres éléments porteurs en tôle d’acier pliée – son matériau et technique fétiches – mixés avec les éléments couvrants en panneaux de bois à doubles parois isolantes, matériau des années de pénurie d’après-guerre, remplacé par la suite par l’aluminium.
Certaines de ces petites structures pratiques, solides et bon marché, abritaient encore des occupants jusqu’au début des années 2000, malgré leur caractère ” provisoire “.