Dans ce lieu de mémoire par excellence, aujourd’hui si calme, elle a jeté son dévolue sur la « Fosse de la Concasseuse », qui jadis abritait un monstre à vapeur broyant le minerais et les fourmis humaines nourrissant le Moloch.
À l’intérieur de cette sculpture en négatif imprimé dans le sol, dont elle a chaulé les parois d’un blanc immaculé, elle dresse l’une de ses échelles arachnéennes, qui, des profondeurs, jaillit vers le ciel d’azur comme un message d’espoir.
Son échelle pour l’Escalette est soigneusement construite en branches de buis, écorcées et longuement polies.
Le choix de ce bois précieux, doux au toucher, dont elle a elle-même sélectionné et coupé les sujets dans le petit bois attenant à sa maison-sculpture en Champagne, n’est pas anodin.
Exposé aux intempéries, il blanchit comme un vieil os… le blanc, toujours le blanc, sa couleur fétiche.
ERIC TOUCHALEAUME – juin 2016
© C. Baraja - E Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.