Entre la liane, le tuber- cule, le serpent ou la lave, les hampes – suspendues à des cordes de chanvre au plafond d’une chapelle ou sur les branches d’un arbre – apparaissent comme des membres, des corps, tous différents, des organes dont les origines pourraient être plurielles. Des corps-rhizomes qui vont permettre une connexion (physique, sonore, mémorielle), d’un corps à un autre, vers un autre. Le titre de l’œuvre, Transmissions, convoque les connexions, visibles, invisibles, sensibles, mé- taphoriques, audibles ou inaudibles entre les êtres, entre les histoires. Le corps, constamment à l’œuvre dans la pratique de Myriam Mihindou, participe d’une contamination et d’un rayonnement vis-à-vis du grand corps. La fabrication et la mise en espace (en contexte) des corps-rhi- zomes attestent d’une conscience névralgique d’appartenir à un ensemble, à un héritage pluriel, une mémoire collective traversée de langages, de cultures, de gestes, de mythologies, de trauma- tismes, de beautés, de paysages, de rituels et de traditions. Les corps-rhizomes lient les mémoires individuelles pour générer une transmission collective, un prolongement, un passage dans le temps et dans l’espace.