SCULPTURE D’ARCHITECTE

JEAN AMADO / FRANÇOIS STAHLY

La carrière de ces deux sculpteursconstructeurs en prise avec la matière, s’est déroulée en étroite collaboration avec les architectes de leur époque et nombre de leurs oeuvres sont toujours présentes dans l’espace public, malheureusement trop souvent desservies par l’environnement et victimes du « syndrome du rond-point »…

Injustice que nous entendons réparer en les décontextualisant dans le puissant cadre naturel et minéral de la Friche de l’Escalette.

JEAN AMADO

Curieuse carrière que celle d’Amado, tour à tour sculpteur-céramiste, réalisant en 1950/51 d’extraordinaires « cactus » en céramique vernissée pour les impostes des portes des quatre immeubles de la Tourette de Fernand Pouillon en surplomb du Vieux Port de Marseille.

Inventeur en 1958 d’un nouveau matériau le Cérastone – mélange de ciment et de sable de basalte cuit à 1 000° – permettant la fabrication de très grands bas-reliefs émaillés et de tours-sculptures pour le compte de Jean Dubuffet.

Puis, vers la fin des années soixante, bâtisseur de rêve avec ses étranges murailles ruiniformes, évoquant la falaise de Bandiagara, Pétra la troglodyte, où L’île des Morts, tableau symboliste d’Arnold Bocklin, adulé par de Chirico et Breton.
Il sort alors de sa retraite aixoise et « monte » régulièrement à Paris pour exposer ses fameuses « falaises » dans la très renommée Galerie Jeanne Bucher, animée par Jean-François Jaeger qui lui sera fidèle durant plus de deux décennies.

La découverte de visu d’une ces sculptures  constitue un premier choc, d’ordre esthétique.

Puis en s’approchant de plus près l’on découvre un réseau de très fines fissures découpant la masse ocre rouge en un assemblage de dizaines de moellons parfaitement ajustés comme peuvent l’être les murs des temples Mayas ou les blocs des pyramides d’Égypte. L’exploit est d’autant plus impressionnant qu’aucun mortier ou pièce de métal ne vient assembler l’ensemble.

C’est l’oeuvre d’un architecte autodidacte, sorte de Facteur Cheval, qui a si bien conçu sa « maquette » qu’elle pourrait être agrandie aux dimensions d’une véritable falaise.

Cette dernière période connaîtra un succès certain, ses oeuvres étant acquises par de grandes collections, institutions (De la mer, le passage, Kröller-Müller Museum, 1980) et municipalités.
(Hommage à Rimbaud, Marseille, 1987)

Ce sont quatre de ces oeuvres monumentales : Le Passage, Degrés vertigineux, Le Doute et la pierre, Giron minéral, qui émailleront la visite des vestiges de l’usine à plomb de l’Escalette.

FRANÇOIS STAHLY

On ne présente plus Stahly, dont plusieurs oeuvres sont exposées en permanence Friche de l’Escalette.

Cette année deux oeuvres inédites : Labyrinthe (1963) installation Land Art avant la lettre constituée d’une centaine de petits menhirs de granit et Théâtre en plein air (1964) maquette constituée de plusieurs éléments en bronze posés à même le sol, brouillant ainsi la notion d’échelle.

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