Vincent Scali plasticien, vit et travaille à Paris.
Ses recherches du début des années 1990 le place à proximité de l’Arte Povera (Giuseppe Penone) et de Markus Raetz. De cette filiation, on reconnait l’emploi de matériaux simples issus de la nature comme des feuillages et des branchages.
Sculptures en bronze installées sur la friche de l’Escalette
Ces trois sculptures ont été produites au début des années 90. Le procédé technique utilisé est la fonte directe ( on évite le moule, la branche ou la feuille est directement donnée au fondeur qui l’enrobe de terre réfractaire, la fait cuire et remplace le vide ainsi obtenu par du bronze).
L’idée qui présidait à leur réalisation est la transmutation, le passage d’un état à un autre, des éléments végétaux qui les composent.
Il s’agissait de figer les feuilles et les branches qui par définition se renouvellent sans cesse.
L’utilisation du bronze, la patine vert-antique, l’organisation des compositions qui rappelle les peintures religieuses du 16° siècle (Corrège, Tintoret) où apparaissent 3 niveaux (la vie terrestre en bas, la vie spirituelle avec les anges et les nuages au milieu et la vie éternelle avec la lumière et le saint-esprit en haut), expriment une volonté de se situer hors du temps, d’inscrire l’oeuvre dans la pérennité. Ce processus de pétrification de la nature nous invitant à une réflexion sur le temps comme passage constant d’une forme dans une autre.
A ce titre, la présence de ces oeuvres à la Friche de l’Escalette fait sens puisque nous sommes ici sur les vestiges d’une ancienne usine de plomb devenue décharge et casse automobile, et destinée à devenir un parc de sculptures et d’architectures légères…
Quoi de plus naturel donc, que de se placer sous le signe des métaux, ici, au bord de cette Méditerranée qui a vu tant de changements, pour accompagner le changement, sortir d’une époque pour entrer dans une autre.