GUY BAREFF

TOUR DES VENTS

TOUR DES VENTS
GUY BAREFF ( 1942) 
 

« J’ai fait des sculptures avec de la lumière grâce à mon goût pour l’architecture. Pour moi, ces pièces devaient créer du mystère, une ambiance intime, car ce qu’il y a à l’intérieur de l’architecture, c’est l’intimité. »

« Techniquement, le biscuit, c’est quand on cuit de la terre. J’ai toujours travaillé comme cela, car j’aime la matière brute. Le rendu avec la lumière est doux, magnifique. On dirait presque que mes pièces sont faites en pierre. »

 

Guy Bareff a eu plusieurs vies.
Né à Macon d’un père céramiste – comptant parmi les fondateurs des mythiques Poteries d’Accolay – qui l’enrôle tout jeune dans son atelier…alors qu’il aurait préféré être architecte.

Puis créateur à succès dans les années 1960 à 80, équipant de ses luminaires sculpturaux les premiers villages de vacances du Club Méditerranée, alors concept révolutionnaire à l’architecture et la décoration très soignées.

Puis tour à tour ou en même temps, musicien, acteur de théâtre, écrivain, yogi, peintre… pour revenir à la céramique depuis une dizaine d’années, porté au début par le mouvement revival des années 1960-1970, pour se reprendre de passion au jeu de la création.

L’homme ne laisse pas indifférent.
Une visite à son atelier, sorte de vastes baraquements d’urgence des années cinquante, dans une plaine aride aux pieds des Alpilles, cinglée par le Mistral en hiver et écrasée sous le soleil en été, campe déjà le personnage.

Son maintien et son apparence ensuite en imposent, calme et posé, de taille moyenne mais musclé et respirant la vitalité, doté d’une longue  chevelure argentée, le nez busqué et le teint cuivré… il évoque irrésistiblement les portraits photographiques des grands chefs indiens d’Amérique d’Edward Curtis.

Doté d’une belle énergie il manutentionne lui-même ses oeuvres de tailles et de poids respectables, il foisonne de projets et expose ses créations dans de bonnes galeries de Paris ou New York, il mène également des partenariats constructifs avec de jeunes artistes, comme en 2021 avec la talentueuse plasticienne Elsa Oudhoorn.

Bareff pratique la céramique en pensant architecture et lumière.

Pour la Friche de l’Escalette, galop d’essai avant un projet plus vaste prévu pour 2023, il crée spécialement deux modèles de Tour des vents, réinterprétation de ses créations anciennes, colonnes lumineuses ajourées, utilisables en lampe et en guéridon, en int.rieur aussi bien qu’en extérieur, comme en témoigne l’incroyable résistance d’un luminaire de cette ” famille” datant des années soixante-dix, retrouvé dans un jardin, patiné par le temps et couvert de lichen, après plus de cinq décennies exposé aux intempéries.

A côté de cette production de luminaires en éditions limitées, sortent de son atelier de hauts-reliefs de terre rouge, aux motifs géométriques puissamment contrastés comme Beyrouth, de 2020, présenté simplement posé au sol, où des sculptures comme Monde suspendu, de 2010, échouée dans le sable… l’évocation d’architectures antiques imaginaires n’est jamais loin et trouve un cadre à sa mesure parmi les ruines de la Friche de l’Escalette.

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